Vous avez signé une rupture conventionnelle, et maintenant vous vous demandez s’il est possible de la modifier, de revenir dessus ou de la contester ? La réponse est nuancée — tout dépend du stade de la procédure. En tant qu’avocat spécialisé en droit du travail, je vous propose un tour d’horizon clair des possibilités, des précautions à prendre, et des enjeux à anticiper.
Une fois la convention de rupture signée, chacune des parties (salarié ou employeur) bénéficie d’un délai de rétractation de 15 jours calendaires. Pendant ce laps de temps, on peut se rétracter librement, sans justification, par courrier recommandé ou toute autre voie démontrable. Le simple fait de notifier la rétractation suffit à annuler la convention. (Code du travail, art. L. 1237-13).
Si aucune des parties ne se rétracte, la convention est ensuite envoyée à l’administration (DREETS) pour homologation. Mais avant cette homologation, si les deux parties le souhaitent, il est possible de modifier ensemble certains termes (date de rupture, montant de l’indemnité, etc.). Il faudra alors rédiger une nouvelle convention et relancer la procédure d’homologation.
Une fois que la DREETS a homologué la rupture (soit expressément, soit tacitement après 15 jours ouvrables sans réponse), la convention acquiert une force juridique forte. Néanmoins, cela n’exclut pas toute contestation.
Le Code du travail (art. L. 1237-14) prévoit qu’on peut saisir le conseil de prud’hommes pour contester la rupture conventionnelle — mais dans un délai de 12 mois à compter de la date d’homologation (ou du refus d’homologation).
Les motifs recevables sont strictement encadrés : il faut démontrer un vice de consentement (erreur, dol, pression, harcèlement) ou un non-respect des conditions légales (par exemple une indemnité fixée en dessous du minimum légal).
En cas de fraude de l’employeur (par exemple dissimulation d’informations pour empêcher votre recours), la jurisprudence admet que le point de départ du délai de contestation peut être revu : il commencerait à courir à la date à laquelle le salarié a eu connaissance de la fraude.
Alors, peut-on « réviser » une rupture conventionnelle ? Oui, sous certaines conditions, mais peu librement. Avant homologation, la rétractation ou l’accord mutuel de modification sont possibles. Après homologation, seule une action aux prud’hommes dans un délai d’un an, sur des bases solides (vice du consentement ou non-respect des règles), permettra de contester la convention.
Si vous envisagez une telle démarche — modification, annulation, contestation — il est judicieux de faire appel à un avocat spécialisé, qui saura sécuriser votre démarche (formalisme, délais, preuves). Un conseil juridique adapté vous donnera la meilleure chance de faire valoir vos droits sans vous exposer à des effets pervers.
Service-Public.fr - Droits en garde à vue
Legifrance - Réforme de la garde à vue
Ministère de la Justice - Modifications législatives sur la garde à vue
CNCDH - Avis sur la réforme de la garde à vue
Marc-Alexandre Myre
Avocat au barreau de Paris